Interview de Nathan MAILLET

Par Antoine DEMIER

Notre Loudunais, Nathan Maillet aux Jeux Paralympiques de Tokyo !

Peux-tu te présenter ?

Je m’appelle Nathan MAILLET, j’ai 23 ans et je suis sportif de haut niveau en natation au sein de la Fédération Française de Sport Adapté.

Comment as-tu eu cette passion pour la natation ?

Alors une passion qui est arrivée à l’âge de 7 ans. Une fois, quand j’étais tout petit chez mes parents on a eu un problème de douche donc on m’a fait prendre un bain et normalement à cet âge-là, les bébés ils ont peur de l’eau mais moi directement j’ai sauté dedans et j’étais vraiment heureux et c’est comme ça qu’on a su que j’étais fait pour la natation.

A quel âge as-tu commencé en club ?

Alors j’ai commencé au sein de l’Association Sportive des Nageurs Loudunais en 2009 et depuis ce jour-là j’y suis toujours donc ça fait 12 ans.

Peux-tu nous expliquer une journée type pour toi quand tu es en prépa et hors prépa ?

Alors mes journées quand je suis en stage hors pôle, j’ai 2 entrainements le lundi, mardi, jeudi et 1 fois le mercredi et samedi. Entre les entrainements j’ai de la kiné, de la musculation et j’encadre les enfants de mon club de natation puisque je suis en formation BF2 pour devenir maitre-nageur et en gros tout ça c’est mon quotidien hors pôle.

En période de pôle quand je faisais partie du groupe IPC (International Paralympic Comitee) pour les Paralympiques, j’étais en stage 3 semaines et j’avais 2 séances de natation par jour, de la musculation des séances de kiné, 1 psychologue avec qui en on parlait régulièrement. On avait un staff qui nous aidait dans la vie quotidienne.

Par exemple, je suis en stage du 5 décembre jusqu’au 12 pour l’affutage des championnats du monde qui ont lieu du 13 au 17 décembre. Le but bien évidement est de faire rayonner la France (rire).

Comment as-tu vécu tes premiers Jeux Paralympiques ?

Alors les Jeux Paralympiques c’était vraiment extraordinaire. Pour moi c’était mes premiers jeux et c’était un objectif que j’avais depuis tout petit. Au niveau d’une performance, je m’attendais à mieux mais au fond les paralympiques ne sont pas un échec. C’est la plus grande expérience que tout sportif de haut niveau rêve de faire donc pour moi c’est loin d’être une déception, au contraire maintenant ça me redonne confiance en moi.

4 mois après es-tu satisfait de tes courses aux jeux ?

Je suis satisfait de mon 200 mètres nage libre, j’ai quasiment fait mon meilleur temps. La course qui m’a un petit peu blessé on va dire c’est le 100m dos. C’était vraiment la nage où je m’attendais à faire une bonne performance, ça n’a pas marché mais je me dis qu’il ne faut pas que je reste sur un échec. Mon objectif global pour moi c’était d’aller aux Jeux donc à partir de là ça peut donner des bonnes perspectives pour l’avenir. Après les Jeux, j’ai eu 1 mois et demi de vacances où j’ai passé du temps avec ma famille et j’ai entrainé les enfants bénévolement donc pendant 1 mois et demi ça a été que du bonheur.

Après les jeux ça a été le retour à l’entrainement ?

Alors là ! La reprise a été dur (rire) ! J’ai été en stage du 1er au 7. Mais maintenant quand je nage j’ai plus de pression, je suis de nouveau libéré. J’avais l’impression avant d’être contracté et d’avoir un jugement si je ne réussissais pas mais maintenant je suis zen.

Tu as appris tardivement que tu allais à Tokyo comment as-tu réagis à cette nouvelle ?

Alors j’ai été convoqué au sein du siège de la Fédération Française, c’était au mois de juillet, il y avait la directrice technique national, Madame FERNEZ, c’est elle qui m’a annoncé ma qualification et puis pour moi j’ai senti une éclosion qui me disait ça y est tu y es enfin, tu fais partie de l’élite française et quand j’ai appris ça, j’étais aux anges, c’était fou, je n’y croyais pas. Un loudunais qui va au Jeux Paralympiques pour moi c’est quand même quelque chose d’extraordinaire. J’étais vraiment très heureux de cette super nouvelle.

Le parcours de qualification était très dur, j’ai eu quelques empêchements mais j’ai pu m’adapter au fur et à mesure. Le staff et même le club m’a soutenu pour que je puisse réussir cet évènement incroyable.

Quels sont tes objectifs pour les semaines et mois à venir ?

Alors, pour cette année mon objectif c’est le championnat du monde à Montluçon qui va avoir lieu du 13 au 17 décembre en catégorie Virtus pour les personnes atteintes de déficience mental.

Pour moi l’objectif ça serait de ramener des médailles car cela fait un bon moment que je n’en ai pas eu (rire). Et pour l’année prochaine, mon objectif professionnel ça serait d’avoir mon Brevet Fédéral 2 après la validation de ce Brevet, je me remets dans l’aventure Paris 2024. Là j’ai fait un choix de rester dans le groupe Virtus dans la catégorie déficiente mentale mais après mon Brevet Fédéral 2, je réintègre IPC.

Pour les championnats du monde, tu participes à quelles courses ?

Je suis inscrit sur le 50 dos, le 100 mètres brasse et pap, le 100 nage libre et le 200 libre. Je participe aussi aux relais avec les garçons et aux relais mixtes.

Ma spécialité c’est le 200 nage libre et le 100 pap et brasse. Ces 3 catégories c’est vraiment là où je me sens le plus fort actuellement.

As-tu toujours en tête Paris 2024 ?

Alors j’y pense mais je n’y pense pas à la fois (rire). Oui Paris 2024 est un but final, je pense que beaucoup de personnes aimeraient y aller. Si je parviens à représenter de nouveau la France à Paris 2024, ça serait vraiment génial. Mais si c’est possible j’aimerais ne pas y aller tout seul parce que pour ma préparation aux Paralympiques de Tokyo, j’ai eu l’impression qu’en étant tout seul, c’était plus dur de me motiver. Alors j’espère pour Paris 2024, si j’y retourne parce que ça va être le même parcours de qualification. J’espère avoir mes copains avec moi (rire).